jeudi 6 novembre 2014

Le dessin de presse et la caricature

Une séance de deux heures consacrée au dessin de presse dans le cadre de la Construction de l'information (objet du programme de français de 2nde Bac professionnel).

L'introduction s'appuie sur les 3 dessins présentés sur la première diapositive, où sont successivement caricaturés Napoléon III et Victor Hugo, le Pape et le Président de la République. Il s'agit de faire émerger dès l'ouverture le point commun à ces trois dessins éloignés dans le temps : la critique du pouvoir. Ce point sera plus longuement développé un peu plus tard.
La présentation s'articule ensuite autour des 4 points suivants :

1- Définitions du dessin de presse et de la caricature (deux exemples de caricatures antiques, une poterie égyptienne et le graffiti d'Alexamenos).
Le dessin de Plantu sur le RER dévalisé de Grigny permet d'insister sur la nécessité de maîtriser certaines références (fait divers initial et culture populaire commune ici - Lucky Luke).
Les dessins de Tim et de Placide soulignent que le but d'un dessin de presse n'est pas toujours de faire rire. La guerre du Vietnam ou l'assassinat terroriste des deux journalistes sont traités dans ces deux dessins sans effets caricaturaux, d'une façon simple qui amène le dessin vers l'hommage.

2- Le rôle du dessin de presse : le dessin peut ainsi faire rire, provoquer, émouvoir, critiquer, se moquer, rendre hommage... Dans tous les cas, le dessinateur cherche à éveiller l'esprit critiquer et à provoquer la réflexion.

3- La compréhension du dessin de presse repose sur certains prérequis : la connaissance de l'actualité traitée ainsi que les références parfois nombreuses qui se cachent dans un croquis.
Le dessin de Plantu sur l'enlèvement d'Europe est ainsi composé de plusieurs strates qui construisent le sens général (référence mythologique et artistique, références culturelles...).
Les figures de styles principales sont ici présentées avec un exemple : allégorie, comparaison, ironie, personnification, stéréotype, métonymie et exagération (merci à Claire Cassaigne, documentaliste dans l'académie de Paris, pour son travail)

4- la dernière partie est consacrée à la liberté d'expression, condition sine qua non du dessin de presse : dates fondamentales, critique de tous les pouvoirs - politique ou religieux, détour par la notion de blasphème... La dernière diapositive permet d'évoquer le Chevalier de la Barre, dernier condamné à mort pour blasphème en France (officiellement) et Raïf Badawi, le blogueur saoudien récemment condamné au fouet, et en attente d'un autre procès pour apostasie.

La deuxième partie de la séance est consacrée à l'étude par les élèves de caricatures qu'ils viendront ensuite présenter devant la classe. Le décryptage du dessin peut se faire à l'aide de la grille ci-dessous. Un membre du groupe peut faire des recherches afin de pallier une éventuelle méconnaissance de l'actualité qui rendrait l'interprétation du dessin impossible.




La grille d'analyse :

Décrivez le(s)personnage(s).
Effets caricaturaux, habits, accessoires, paroles…

Décrivez le décor, la mise en scène.
Détails, objets…

Ce dessin fait allusion à quel problème, quelle actualité ?

Quelle est la symbolique du dessin ? Quelles figures de style sont employées ?
(stéréotype, métonymie, exagération, ironie, allégorie, comparaison…)

Y a-t-il des références à l’art, à la culture populaire, etc. ?

Le dessin fait-il rire ?

Quel est le message du dessinateur, d’après vous ?



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